Durant ces deux mois, je vais réaliser une composition musicale par une immersion dans la mémoire du lieu et selon un concept musical d’extirpation quasi archéologique de scories sonores aux travers de « soupirs » musicaux, je vais faire ressurgir les soupirs qui bruissaient dans le bagne. Pour ce faire je vais être reclus dans une cellule de 12m2 dont je ne sortirai que pour aller aux archives de la commune de Saint Laurent afin de réécouter les témoignages et d’en extraire le malaise inhérent à ce lieu.
Comme de coutume, je ne me lance pas dans un projet consensuel et festif mais je vais gratter là où cela fait mal. Je vais interroger et éprouver l’univers concentrationnaire français, faire musique de la souffrance de ces déportés de l’intérieur qui pour la plupart étaient des condamnés politiques. Comme d’habitude, je procéderai à partir de la technique de l’échantillonnage assisté par ordinateur.
Des rencontres pour le public notamment scolaire interviendront durant le « séjour » et une restitution publique sous forme d’un concert prendra place Saint Laurent à l’issue du travail.
Le Camp de la transportation est un terrain d’expériences pour la recherche et la création. Les résidences permettent d’accueillir des artistes en recherche, travaux préparatoires, ou en préparation d’exposition. Ces résidences de création sont mises en place autour de la programmation annuelle de la salle de l’exposition temporaire. Cette résidence d’artistes s’inscrit à la fois dans la volonté de favoriser la création artistique et d’apporter les conditions favorables à une rencontre de proximité entre l’artiste, un lieu nouveau et la population locale.
Les photos suivantes sont celle du bagne voisin, celui d’Awala à seulement une quinzaine de kilomètres.