Un projet musical et radiophonique en collaboration avec Sigolène Valax.
Le mardi 2 août 2016, Sigolène Valax convoque à Arles dans la chambre d’une maison ancienne deux mediums afin de réaliser l’étape initiatrice de ce projet. Sigolène est seulement là pour enregistrer, mais au cours de cette expérience fructueuse les deux femmes sensibles à la présence de non-humain vont se rendre compte que Sigolène l’est aussi.
Ce n’est qu’au début 2020, le 13 janvier, qu’ils ont réussi à se retrouver dans un vieil appartement de Ménilmontant à Paris. Cette fois-ci c’est Eric qui enregistre et Sigoléne va convoquer plusieurs visions lors d’une session très féconde.
Au travers d’un rituel Sigoléne entre en relation avec ce que d’autres appellent des fantômes, mais elle les trie. Elle perçoit tant les manifestations négatives que les positives cependant elle tient à distance les négatives et s’ouvrent aux manifestations positives et les rend audibles par la médiation de sa voix.
« Je ressens d’emblée des spasmes courts, une atmosphère de rituel, comme des volutes de fumée.
J’accueille avec sérénité cette emprise fragile. Des formes multiples et diffuses se présentent. Une énergie de vie les sous-tend et déclenche une communication naissante. C’est là qu’intérieurement je touche un espace-temps disparu situé aux frontières de l’éros et de la vie. J’ai le sentiment d’entrer dans un vortex et de scruter les gestes étincelants d’une «rêveuse éveillée». Mes visions involontaires s’accélèrent, des images de plus en plus précises et autonomes me traversent, elles sont étrangement belles et vivaces. J’écoute les vibrations d’une présence, mes sensations augmentent, elles révèlent la puissance d’une altérité. Mon larynx bourdonne, je deviens la narratrice d’une voix qui n’est pas la mienne. L’esprit d’une femme est en moi, elle circule dans les replis de ma conscience, la transe visuelle qu’elle provoque s’intensifie. Sans résistance, mon corps inclus quelqu’un d’autre que moi. L’hôte s’inscrit dans ma chair et je deviens l’espace médian entre son fluide humain et le présent.. » Sigolène Valax août 2016